Le Maroc est actuellement sur le point de mobiliser des ressources phénoménales pour se doter de la technologie TGV et ce aux dépens d’autres chantiers prioritaires tels que l’éducation, la santé ou la justice.
Dans le cadre de mon engagement pour l’association CAPDEMA, nous avons rédigé un rapport assez détaillé pour juger de la pertinence du projet. Ce document se base uniquement sur des données disponibles sur internet et ne peut donc pas répondre à toutes les questions posées, notamment, le prix du billet envisagé par l’ONCF ou les modalités de remboursement des emprunts. Cependant il présente assez d’éléments pour remettre en cause l’utilité même du projet.
Les défenseurs de ce projet se cachent derrière le postulat qui dit que le TGV est un outil pour dynamiser les territoires et les retours sur investissement se feront automatiquement à travers la croissance que connaîtront les territoires desservis. La véracité de postulat a déjà été remise en cause par bon nombre de chercheurs, certains parlent même du « Mythe des transport publics ».
C’est ainsi que je vous propose comme lecture un entretien avec Yves Crozet, professeur d’économie à l’université de Lyon 2 et directeur du laboratoire d’économie des transports, dont voici quelques extraits :
Leur [les infrastructures de transport] impact n’est pas celui de l’homogénéisation des territoires, mais de la polarisation. Il y a donc un effet sur le développement économique, mais ce n’est pas une baguette magique. Les infrastructures réorganisent la répartition des activités sur le territoire, elles ne sont pas à la source de ces activités.
Dès que l’on présente une infrastructure comme la corne d’abondance qui va dynamiser les territoires, on prend ses désirs pour des réalités, ce qui est une forme de fétichisme.
Notre mission de chercheur est donc de rappeler encore et toujours que les infrastructures ne créent pas d’emploi en elles-mêmes (sauf pour la construction) et que leurs effets sont dans le changement de position relative des territoires pour attirer les entreprises et les ménages.
Pour lire l’intégralité de cet entretien, je vous invite à cliquer sur le lien suivant : La République des Pyrénées
Blog d'Ahmed Damghi 